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Today’s headline: Quebec bars and restaurants demand to go to full capacity; minister asks for patience

· Workforce

Recruter, c'est «Mission: Impossible» en période de pandémie?

Un taux de chômage record de 17%. Des pertes d’emplois d’une ampleur sans précédent, à hauteur de 556.500 rien qu’en avril, selon les données de Statistique Canada. Le Québec est frappé de plein fouet par la «mise sur pause» de l’économie décrétée par le premier ministre François Legault, en raison de la pandémie du nouveau coronavirus.

La question saute aux yeux : comment les entreprises vont-elles réussir à redémarrer sans que ce soit le chaos? Plus précisément, comment vont-elles réussir à sortir du confinement si jamais elles n’ont pas la main-d’oeuvre nécessaire pour cela? Une interrogation d’autant plus cruciale que le déconfinement doit se dérouler progressivement tout au long du mois de mai, selon les plans du gouvernement Legault. C’est-dire demain matin…

La réponse simple, c’est de se dire qu’il leur suffit de réembaucher, de reprendre à leur service les personnes qui avaient dû être «écartées», le temps que la tempête passe. Mais voilà, il s’agit là d’une réponse, en vérité, simpliste. Pour ne pas dire erronée.


Pourquoi? Parce que la donne a changé en matière de recrutement, à tel point qu’il ne va pas être aisé pour les employeurs de retrouver de la main-d’oeuvre intéressée par leurs prochaines offres. Loin de là. Comme en atteste une étude intitulée «Job search during the COVID-19 crisis» et signée par trois professeurs d’économie : Lena Hensvik, de l’Université d’Uppsala (Suède); Thomas Le Barbanchon, de l’Université Bocconi à Milan (Italie); et Roland Rathelot, de l’Université de Warwick (Grande-Bretagne). Regardons ça ensemble…


Les trois chercheurs ont eu accès aux données d’un des plus grands sites web d’emplois de Suède, Platsbanken. Leur idée était d’en profiter pour analyser : d’une part, le comportement des employeurs depuis le début de la pandémie; d’autre part, celui des personnes qui sont maintenant à la recherche d’un emploi. Et ce, en se disant a priori que la vague de licenciements qui avait aussitôt suivi le confinement démultiplierait l’offre de main-d’oeuvre, et donc faciliterait considérablement l’embauche pour les employeurs qui étaient demeurés en mode recrutement ou qui s’y mettraient dès la prémisse du déconfinement. Logique.


Mais ce que les trois chercheurs n’avaient pas anticipé, c’était que de grandes surprises les attendaient:


Moins d’offres d’emplois. Depuis le début de mars 2020, les employeurs suédois ont affiché quelque 40% de postes vacants en moins. Certaines industries ont particulièrement accusé le coup, à l’image de l’hébergement et de la restauration dont les annonces ont quasiment disparu du jour au lendemain.


Moins de clics sur le site web. On aurait pu imaginer que le nombre de clics sur le site web serait démultiplié du fait que le nombre de chômeurs a fortement augmenté d’un seul coup. Or, il n’en a rien été. Pis, le nombre total de clics produits par les personne à la recherche d’un emploi a… diminué! Depuis le début de la pandémie, le recul a été d’environ 15%.


Moins d’intérêt pour les offres d’emploi. Le nombre de clics sur les annonces d’emploi n’a pas augmenté avec le nombre de chômeurs. Au contraire, il a chuté! D’en moyenne 30% par annonce.


Pour en savoir plus | Lesaffaires.com