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· Restauration

À Washington, les foodtrucks migrent vers les zones résidentielles pour survivre

À Brookland, un quartier résidentiel du nord-est de la capitale américaine, Jason Tipton a garé son camion bleu « Dirty South Deli » (DSD) dans une rue calme bordée de petites maisons mitoyennes.

Il a beaucoup de précommandes, sans compter les clients qui viennent à l’improviste. Au bout d’une heure, la moitié de sa carte de sandwichs est en rupture de stock.

« C’est une bonne surprise, on a eu une grosse journée », dit-il à l’AFP en souriant sous son masque.

À la mi-mars, les grandes entreprises ont mis en place le télétravail, les écoles et musées de Washington ont fermé, les concerts et évènements sportifs ont été annulés.

Pour cette microentreprise de quatre salariés, la flexibilité a été la clé pour survivre.

Grâce à Twitter, aux publicités sur les réseaux sociaux de voisinage et au bouche-à-oreille, « DSD » s’est retrouvé une clientèle et change d’itinéraire chaque jour.

Les clients aussi sont satisfaits.

« On aime bien cuisiner, mais la diversité des restaurants de la ville nous manque alors on se fait une petite folie », dit Elise Blake, une professeure de musique de 37 ans qui habite de l’autre côté de la rue.

« Livrés à nous-mêmes »

Pour son compagnon, David Murray, « c’est malin de la part de ces camions d’aller vers les gens qui ne peuvent plus se rendre au centre-ville ».

Lui aussi musicien, au sein de l’Orchestre symphonique national, et confiné depuis la mi-mars, il veut « aider les petites entreprises » à surmonter la crise.

« On a gagné assez aujourd’hui pour être à l’équilibre » dit Jason Tipton, mais l’avenir reste sombre.

« On est livrés à nous-mêmes et il faut gagner de l’argent », dit-il, affirmant ne pas avoir « d’alternative si on ferme ». Il n’a pas fait de demande d’aide fédérale pour les PME et ignore si son dossier de prêt auprès de la municipalité sera accepté.

Plus au sud, dans le quartier branché de H Street, Kadeem Todd et Denville Myrie ont installé leur camion « JerkatNite » devant le restaurant qu’ils étaient en train de monter lorsque le coronavirus a commencé sa propagation.

Ils ont débuté en 2012, en vendant leurs plats bios jamaïcains – leur pays d’origine – sur le campus de l’université Howard. Puis ils ont placé leurs deux food trucks dans le quartier d’affaires proche de la Maison-Blanche. Il y a huit mois, ils ont décidé de s’installer dans un établissement « en dur ». 


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