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· Workforce

Le mythe du sideline, ou pourquoi « serveur·se » n’est pas synonyme « d’étudiant·e »

Serveur·se, barman·aid, voiturier·ère, barista, plusieurs emplois sont encore trop souvent perçus comme des sidelines, des jobs temporaires auxquels on se consacrerait pendant les études, dans une période transitoire ou pour arrondir les fins de mois du « vrai » travail qui nous occupe. Mais selon une enquête du Comité sectoriel de la main d’œuvre en tourisme (CQRHT), 80% des travailleur·se·s de la restauration prévoit continuer dans le domaine au moins pour les trois prochaines années, même si une majorité déplore le manque de reconnaissance de son métier. Et si l’on se mettait d’accord pour considérer tous les emplois comme égaux, le sideline tel qu’on l’entend existerait-t-il vraiment ?

Des emplois exigeants
 
À des lieues du 9 à 5, ceux et celles qui se démènent dans un restaurant doivent jongler avec un emploi du temps peu commun, travaillant généralement aux moments précis où la population prend une pause : les dimanches matin au brunch, les jeudis à l’apéro, les vendredis midi en terrasses, les samedis dans les bars… Bien souvent, en restauration, les soirs et les fins de semaine se retrouvent davantage consacrés à grimper des escaliers en vitesse, à se couper, sourire, se brûler, sourire et mener douze tâches en même temps qu’à prendre des bains. N’est-ce pas étrange que des métiers aussi exigeants, physiquement comme mentalement, et dont les horaires atypiques façonnent le mode de vie de ceux et celles qui le pratiquent puissent être qualifiés de sideline, « d’à-côté » ?

Une passion qui s’essouffle
 
Pour choisir de faire carrière dans ce secteur, les travailleur·se·s ont besoin d’être non seulement compétents, mais passionné·e·s. S’ils sont nombreux·ses à l’être, l’amour de la bonne bouffe, des rencontres, du vin ou de la bière ne suffit pas toujours à persévérer. Étudiant·e·s ou non, il arrive parfois l’heure où même le ou la plus fervent·e gastronome décide de se lancer dans une autre branche. Au Québec, c’est plus de 70% des restaurateur·rice·s qui disent avoir des problèmes de recrutement. Mais ceux et celles qui quittent après des années de service en ont-ils ou elles librement fait le choix ?

S’épanouir par la reconnaissance
 
Si l’on arrêtait de parler de sideline et que l’on reconnaissait tous les emplois comme égaux, il y a fort à parier que plusieurs secteurs d’emploi auraient beaucoup moins d’efforts à fournir pour assurer la rétention de leur personnel. D’abord, les salaires et les conditions de travail en général seraient plus justes, puisque la perception de l’employeur même sur les emplois qu’il crée aurait changé. Ensuite, ceux et celles qui sont tombé·e·s dans le domaine un peu par hasard n’auraient plus aucune honte à décider d’y rester. Et finalement, c’est le ou la client·e qui, en se montrant soudainement plus respectueux·se avec la personne qui lui offre un service, améliorerait l’ambiance de travail, attirant ainsi de nouveaux·elles initié·e·s !

Marilyne Busque-Dubois