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Les cafés indépendants ne sont pas qu’un phénomène de mode »



1er octobre 2018 - Par Pierre-Alain Belpaire

Le 23 octobre prochain sortira, aux éditions Parfums d’Encre, Caféine – Lieux et artisans d’ici. Né de l’imagination et du méticuleux travail de la journaliste Sarah-Émilie Nault, l’ouvrage se penche sur l’essor des cafés indépendants aux quatre coins de la province. À grand renfort d’entrevues colorées et d’informations pointues, ce véritable guide de voyage devrait séduire consommateurs, producteurs et autres artisans. « Au fil de mes recherches et de mes rencontres, j’ai découvert un univers véritablement fascinant », assure celle qui ne consommait pas de café voici cinq ans à peine. 


HRImag : Sarah-Émilie Nault, comment est né ce projet ?

J’aime écrire dans des cafés : cela me permet de changer d’air, de sortir de chez moi. Lors de mes nombreux voyages, j’ai aussi remarqué que les cafés permettaient de prendre le pouls d’une société, d’observer les gens dans leur quotidien. Peu à peu, j’ai commencé à m’intéresser davantage au produit, à la production du grain, aux baristas et aux propriétaires de cafés. En parallèle, je me suis rendu compte que de nombreux amis me demandaient des conseils, des recommandations. Comme il n’existait pas de guide consacré à l’univers des cafés indépendants québécois, j’ai décidé de le rédiger moi-même.

Vous êtes-vous concentrée sur les cafés installés sur l’île de Montréal ?

C’était ma première idée, pour être honnête. Mais au final, Caféine voyage d’un bout à l’autre de la province. Oui, le phénomène est apparu à Montréal, mais cette vague a ensuite atteint Québec et Trois-Rivières et on la retrouve aujourd’hui partout, de la Gaspésie à l’Abitibi.

Quelle est cette fameuse « troisième vague » dont parlent votre livre et plusieurs experts de l’industrie du café ?

Au milieu du siècle dernier, le café était bu uniquement pour se réveiller, c’est la première vague. Puis sont arrivés les Tim Hortons et Starbucks de ce monde : le café pouvait être plus qu’un moyen de se réveiller. Il pouvait être bon, il pouvait être différent. Enfin, la troisième vague s’intéresse à la provenance du café, à son goût, aux artisans, le tout dans un esprit de durabilité et de responsabilité. On peut ici comparer le traitement réservé au café à celui réservé au vin : on se renseigne sur sa provenance, on l’étudie, on le déguste. Avec cette troisième vague, prendre un café est devenu une expérience complète.

Quand cette troisième vague a-t-elle déferlé sur le Québec ?

Elle est apparue à la fin des années ’90 du côté de Seattle, Chicago ou encore Portland et elle a atteint le Québec voici une dizaine d’années grâce à des établissements comme Pikolo ou Hoche, devenus de véritables institutions.

Ce phénomène est-il parvenu à se démocratiser ou est-il réservé à certains « experts » ?

C’est une communauté qui grandit rapidement car tout repose sur l’échange, le partage des connaissances, les découvertes. Cette vague est aujourd’hui ancrée dans la culture populaire. Prenez les réseaux sociaux, le cinéma ou même une série comme Friends : le café est partout, les gens en discutent. Je suis persuadée que ce n’est pas qu’une simple mode et que cela est appelé à durer.

Dans cette troisième vague, quel est le profil des professionnels qui tentent l’aventure ?


Ceux qui se sont lancés sans aimer le café et connaître son univers ont déjà fermé leurs portes à l’heure où on se parle. Et c’est logique : le consommateur s’y connaît de plus en plus et est toujours plus exigeant.

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